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JEANNE, (avec désespoir.)

Monsieur Levasseur !… Levasseur !… ne m’abandonnez pas… Dites que vous ferez pour lui ce que vous vouliez faire ! Il est si bon, Paul… Il le mérite tellement… Vous aussi, vous avez bon cœur. Je vous en supplie !

LEVASSEUR.

Mais oui… Mais oui… Ne vous mettez pas dans cet état !

JEANNE.

Je vois bien tous les ennuis que vous allez avoir à soutenir, mais je fais appel à votre justice, à votre pitié. Pour le petit… Vous vous rappelez… la chambre autrefois… le berceau sur lequel j’ai pleuré si longtemps… quand vous m’avez fait dire que c’était fini… pour toujours. Ah ! pardonnez à la vieille femme que je suis de vous rappeler ça… Mais vous avez eu maintenant une pensée si belle, si tendre !

LEVASSEUR.

Concevoir et réaliser sont deux. N’importe, je vous promets de leur faire entendre raison…

JEANNE, (lui embrasse les mains.)

Oh ! merci… Oh ! merci…

LEVASSEUR.

De faire tout ce que je pourrai, tout… J’y parviendrai. D’abord, il faut que j’essaie, et tout de suite, d’effacer la mauvaise impression que vous avez produite. Pendant que je tâcherai, comme on dit, d’enlever le morceau. Ah ! ça va être terrible !… promettez-moi, de votre côté, de changer