Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 12, 1922.djvu/370

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

droit personnellement d’intervenir, mais, quelle que soit la décision que prendront mes parents, car inévitablement ils se mettront d’accord, je m’inclinerai avec respect, comme je le dois, devant cette décision.

JEANNE.

Oui, autant dire que vous vous en lavez les mains !

MADAME LEVASSEUR.

Tu entends ! Elle injurie… Ah ! ce n’est pas la femme que tu m’avais représentée.

JEANNE.

Non, non, pas d’injure, Madame !… J’en ai entendu une tout à l’heure qui m’aurait dégoûtée de l’injure si j’en avais gardé en réserve. Seulement, aussi, pourquoi Monsieur s’abrite-t-il derrière le respect filial pour dissimuler sa pensée ?

PHILIPPE.

Moi ?

JEANNE.

S’il en a une, qu’il la dise !

PHILIPPE.

Mais bravement, je…

LEVASSEUR, (violemment.)

Je l’interdis ! Mon fils n’a pas voix au chapitre. Je ne dépends, je le répète, que de ma conscience et non de celle des autres. En voilà assez ! Philippe, retire-toi si ta mère ne veut pas se retirer.

JEANNE.

Il n’a pas voix au chapitre !… Comme fils,