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Scène V


Les Mêmes, JEANNE BOULARD

JEANNE, (entrant brusquement.)

Messieurs et dame !… Je vous demande pardon… Quand j’ai entendu vos éclats de voix, j’ai dit au valet de chambre que j’attendrais dans la galerie. Mais ce qui est parvenu jusqu’à moi de vos paroles m’a fait tourner le bouton de la porte. On parle de moi, je suis là pour répondre, puisque Monsieur Levasseur m’a convoquée.

MADAME LEVASSEUR.

Ah ! c’est vous, Madame Boulard. Je vous reconnais pour vous avoir vue ici même l’année dernière. Cette fois vous entrez, me semble-t-il, avec un air plus arrogant.

JEANNE.

Il ne faut pas confondre la tristesse et l’arrogance, Madame.

MADAME LEVASSEUR.

Eh bien ! si vous avez écouté, vous avez dû entendre que tout se passe ici en pleine lumière. Monsieur Levasseur a trouvé chez moi une résistance à son projet, oui, je l’avoue franchement.

JEANNE.

J’ai vaguement entendu surtout une injure à mon adresse.

LEVASSEUR.

Mais la pensée de ma femme n’est pas du tout