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ait les mêmes droits que les enfants légitimes. Ce serait immoral !

LEVASSEUR.

L’enfant reconnu touche le quart de l’héritage, comme l’enfant légitime.

MADAME LEVASSEUR, (stupéfaite.)

Quoi ?… le quart ?… C’est simplement monstrueux !

LEVASSEUR.

Là-dessus, je serai très net… Écoute bien ceci : quand bien même la loi ne me conférerait pas ce droit entier, je lui laisserais la part exacte qu’il aurait touchée si je l’avais reconnu autrefois. Je t’en avertis dès maintenant et j’en avertis Philippe.

MADAME LEVASSEUR.

Et tu le dis sur un ton de menace !

PHILIPPE.

Mais qu’importe l’argent, maman ! C’est une question bien secondaire !

MADAME LEVASSEUR, (se montant à mesure qu’elle parle.)

Secondaire ! je vous trouve admirables ! Dans votre égoïsme, vous ne pensez qu’à vous ! Mais savez-vous si cette reconnaissance ne va pas faire rompre le mariage de Philippe ? Monsieur et Madame Sorbier se soucieront-ils d’avoir une branche collatérale de cet acabit ? Pour un président à la Cour d’appel ! Vous devez les avertir, les consulter ! C’est de toute loyauté. Ils sont capables de retirer leur parole !