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moins que les autres… Et il y en a eu des millions comme ça ! À preuve que c’est l’avis du gouvernement, puisqu’au retour on ne nous donne pas des positions bien épatantes, vous savez !… Nous sommes trop, quoi ! Et puis, les places sont prises… (Après un petit temps, timidement.) Alors, justement, le plus clair résultat de mes révoltes d’autrefois c’est de venir vous demander de me pousser un peu au P.-L.-M. Vous devez avoir de l’influence. Vous avez le bras long. Je suis capable, vous savez !

LEVASSEUR.

Non seulement je vous trouverai un emploi supérieur, mais la première chose que je vais faire, c’est de réparer mes torts d’autrefois envers vous. Je vais vous donner le nom que vous auriez dû porter.

PAUL.

Ça me gênerait dans mes relations dans le quartier… Non, non… Je suis plus modeste que ça… un bon petit emploi intelligent, où je pourrai développer mes aptitudes…

LEVASSEUR.

Ce n’est pas assez ! Vous devez être traité comme un fils et au même titre que l’autre… Vous avez les mêmes droits.

PAUL.

Qu’est-ce que dirait votre famille ?

LEVASSEUR.

Ma famille ? Mais sachez qu’elle n’ignore rien. Ma femme et mon fils partagent mes sentiments