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de représailles, vous ne gardiez pas secrète l’histoire de cette liaison… si vous cherchiez à…

JEANNE, (menaçante.)

À… À quoi… Dites ?…

MANEUVRIER.

À entraver son mariage ou nuire à son repos…

JEANNE.

Eh bien !

MANEUVRIER.

Eh bien, toutes les dispositions sont prises et…

JEANNE.

Ah ! je voulais l’entendre dire !… De cela aussi il vous a chargé… alors… Qu’est-ce qu’on ferait… On arrêterait la rente… On me poursuivrait… Est-ce que je sais, moi !… Oh ! lui, lui… Il m’a fait dire ça… lui !…

MANEUVRIER.

Mais non, c’est de mon propre mouvement, Mademoiselle.

JEANNE.

Vous le conseilleur… Vous qui lui faites répéter ses leçons… Ah ! oui, ses leçons… Il les a bien apprises !… De lui-même aurait-il le cœur !… Alors, quoi, je ne pourrai même pas lui dire adieu… Je comprends, il veut éviter de me donner les raisons de la rupture. Il ne m’a même pas dit adieu… Ah ! si, si… Cest vrai… Je me souviens, tout à l’heure… Il a eu une façon de me dire : « Adieu, ma petite Jeanne », et, pour la première fois, il y avait eu de la douceur, de la tristesse dans sa voix ! Ah ! mon petit… mon