Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 12, 1922.djvu/269

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

JEANNE.

Sa majorité à qui ?… au petit ?…

MANEUVRIER.

Il ne peut s’agir que de lui, Gabriel étant majeur depuis un an. Je ne vois pas…

JEANNE.

Alors il voudrait lui assurer une rente pendant vingt ans, mais c’est insensé, le pauvre garçon… Est-ce assez gentil de sa part… Comme il est bon ! Voyez-moi cela. Il n’osait pas me le dire en face… Mais je refuse, je refuse, Monsieur ! Une rente !… Plus tard, il fera ce qu’il voudra. Je le lui ai dit cent fois, mais, pour l’instant, non, non… c’est inadmissible… Pauvre garçon ! être obligé d’emprunter… Ce n’est pas ce que lui donne sa famille…

MANEUVRIER.

Ne vous inquiétez pas. Il entre avec une belle situation dans le commerce.

JEANNE.

Ah ! oui… Au fait, au Bon Dagobert ! Et à combien voudrait-il élever cette rente-là ?

MANEUVRIER.

Quatre mille francs.

JEANNE.

Quatre mille !… Mais il perd la tête ! Mais c’est beaucoup trop ! beaucoup trop !

MANEUVRIER.

Non, Mademoiselle, c’est suffisant, voilà tout. Plus tard, vous aurez à subvenir à l’éducation de