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JEANNE.

Mais non, tu me l’apporteras quand tu viendras.

GABRIEL.

Je ne peux pas revenir de quelques jours. (Il s’avance vers le berceau. Il regarde longuement en balançant sa canne.) En voilà un qui de longtemps ne se demandera pas ce que vaut la vie et ce qu’il vaut lui-même !

JEANNE.

Comme ton livre : « Sera-t-il bon ?… Sera-t-il méchant ? »

GABRIEL, (avec un geste évasif.)

L’homme !… Adieu, ma petite Jeanne !

(Il l’embrasse.)
JEANNE.

Ah ! cette fois, tu m’as embrassée le premier ! Comme je suis contente… Et puis tu m’as appelée « ma petite ». Allons, ça vient… ça vient !

GABRIEL.

Quoi ?

JEANNE.

Rien. (Gaiement.) Prenez votre livre, Monsieur Levasseur. Au revoir, Monsieur Levasseur du Bon Dagobert !… Au revoir, Monsieur le roi Dagobert.

GABRIEL.

Ah ! tu plaisantes… Tu es en train de rire, maintenant !

JEANNE.

Pourquoi pas ! Tout s’arrangera, va ! (Elle l’accompagne à la porte.) Et ne vous cassez pas la