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JEANNE.

Beaucoup.

GABRIEL.

Tant mieux. Il en faut dans la vie… Fais-en provision… Ah ! la-dessus, je m’en vais. J’ai un camarade qui m’attend en bas, sur le trottoir. Tiens, je te laisse ça aujourd’hui.

(Il met un billet sur la cheminée. Jeanne va regarder.)
JEANNE.

Cinq cents francs !… Mais veux-tu reprendre ce billet ! Tu es fou… Je n’ai pas besoin de plus de cent francs pour aller jusqu’au bout des huit jours !

GABRIEL.

Si… Tu as certainement des choses à acheter pour le bébé. Je t’en prie, ne me contrarie pas… Accepte… Y a-t-il quelque chose dont tu aies besoin ?… Tu ne t’ennuieras pas trop, le soir, toute seule ?

JEANNE.

Un peu, tout de même… Tu penses, je sors si peu !

GABRIEL.

Veux-tu que je te fasse envoyer des livres ?

JEANNE.

Oh ! je veux bien que tu m’achètes un roman, tiens, un roman qu’on donne en feuilleton en ce moment dans la Lanterne. Il paraît que ça se trouve déjà en librairie. Tu pourrais peut-être me le procurer. C’est très beau, ça s’appelle le Maître de Forges. Je voudrais connaître la fin.

GABRIEL.

Je te ferai envoyer ce livre.