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je me serais mieux arrangée. Tu me trouves en camisole, avec du savon jusqu’aux coudes…

GABRIEL.

Oh ! ça n’a pas d’importance ! tends-moi le coude.

(Elle lui tend le coude en riant et enfile une camisole.)
JEANNE.

Et puis la chambre non plus n’est pas arrangée ! Tu sais que le petit a été souffrant cette semaine. J’ai été un peu inquiète. J’ai appelé le docteur. Coût : trois francs. Eh bien ! tu ne me demandes pas de ses nouvelles ?…

GABRIEL.

De l’enfant ou du docteur ?

JEANNE.

T’es bête !

GABRIEL.

Je suppose qu’il est remis puisque tu m’as annoncé qu’il avait été souffrant, c’est donc qu’il ne l’est plus !

JEANNE, (le regardant.)

Comme te voilà chic ! tu as un complet tout neuf… C’est le nouveau costume d’été que t’ont fait faire tes parents ?

GABRIEL.

Enfin, c’est un costume. Il est né au printemps. Jusqu’où ira-t-il, ça c’est une autre affaire ?

JEANNE, (timidement.)

Là, me voilà essuyée… Dis-moi, je vais te demander… ça me ferait tant plaisir !