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a à écrire, mal ou bien, sans souci des succès faciles, n’écouter que son goût personnel, en s’employant du mieux possible à l’étude que l’on a résolu de poursuivre dans tous les milieux et dans toutes les sphères du sentiment.

Du moins, telle est et telle a toujours été ma conception. Voilà plus de vingt-cinq ans que j’observe ces principes, et comme, après avoir imposé, durant un quart de siècle, ses idées à la foule, le risque que l’on court à continuer n’est pas bien considérable, je suis décidé, plus que jamais, à ne pas me départir d’une ligne de conduite qui m’a, jusqu’ici, procuré l’approbation soutenue du public et l’aversion de cette classe de la société, à la susceptibilité si réputée, dernier rempart, comme chacun sait, de la vertu et du bon goût : le journalisme.


De quelques synthèses

Je reconnais, à la décharge des opposants, que j’ai inauguré, au théâtre, une recherche d’ensemble jusque-là exclusivement réservée au roman, et l’habitude n’est malheureusement pas encore prise d’envisager nos œuvres dramatiques d’un point de vue universel et qui s’étende au delà de la pièce intrinsèquement représentée. D’où équivoque sur les milieux portés à la scène et les propres tendances de l’auteur : les adversaires de ce dernier s’en donnent toujours à cœur joie d’embrouiller, à plaisir, les cartes, à cette occasion, et d’incriminer ses intentions personnelles. Pour les gens de bonne foi — et il y en a des deux côtés de la barricade — un sincère et rapide coup d’œil sur nos œuvres pas-