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Scène VII


CHAVRES, SERGE

CHAVRES.

Serge ?

SERGE.

Oui, moi.

CHAVRES.

À quel titre es-tu ici ?

SERGE.

À quel titre ?…

CHAVRES.

Après tout, je comprends et j’approuve… Tu t’es souvenu sans doute de ta responsabilité dans cette aventure qui finit si tristement… grâce un peu à toi, mon garçon ! Tu vois où peuvent mener la sotte insouciance et les pernicieuses forfanteries qui ont marqué si désagréablement ta jeunesse… C’est quelques années plus tôt que j’eusse dû te fermer ma porte au nez !

SERGE.

Oui, tu m’as gardé un ressentiment très profond, mais bien moins de ma vie dissipée d’autrefois que de la façon dont je t’ai bravé certain soir en prenant parti contre toi dans une aventure que je jugeais déplaisante… Tu as peut-être exagéré la leçon en me condamnant ta porte depuis lors… mais, aujourd’hui, je t’annonce une nouvelle : c’est que j’ai pleinement mérité ta disgrâce et que tu vas avoir toutes les raisons de me cingler de ton ironie… Ma part de responsabilité est beaucoup plus considérable que tu ne l’imagines !