Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 12, 1922.djvu/114

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

MAX, (bondissant.)

Je vous défends d’insulter une femme respectable qui n’est pour rien dans cette algarade dont je revendique toute la responsabilité…

SERGE.

S’il vous plaît ?… Qui êtes-vous, pour me défendre quelque chose ?… De quelle cave sort cet arrière-petit-neveu de Don Quichotte ?… Je ne vous connais pas, mais ce point d’honneur a l’air de vous convenir à merveille… Vous tenez passablement l’emploi. On a la vocation, ou l’on ne l’a pas… (Du bout de sa canne.) Mademoiselle, à la fin, vous plairait-il de me dire le nom de ce Monsieur ?

MAX.

Qu’importe mon nom !… Je suis un inconnu pour vous. (Désignant Émile.) Je parlerai si vous voulez bien m’écouter sans témoin.

SERGE.

Retirez-vous, mon vieil Émile… Je sais à quoi m’en tenir maintenant… Et je crois qu’il n’y a plus rien à craindre.

ÉMILE.

Monsieur veut-il me permettre ?… Quand tout à l’heure mon…

SERGE.

Rien !… Vous avez du flair, Émile, pour un ancien maître-queux. Car c’est ce bon serviteur qui, entendant des éclats de voix extraordinaires dans la chambre de son maître, a deviné la mystification et m’a téléphoné illico… Je vous proposerai pour le prix Montyon, Émile… et ça compensera un peu les débordements de votre maître… Allez !

(Émile sort en fermant le porte. Jessie, presque évanouie, s’appuie à un meuble.)