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BARNAC, (l’interrompant et cherchant exprès le diapason naturel.)

Je vous en prie, Marthon, ne vous croyez pas obligée d’affecter l’indifférence… C’est si loin, tout ça !… si loin !… L’irrémédiable a apporté dans mon esprit, avec l’apaisement, un esprit de justice et d’impartialité qui me permet de penser à vous sans rancune.

MARTHE.

Oh ! merci…

BARNAC, (rectifie.)

Comme sans émoi, d’ailleurs… Seulement, je souffrirais de vous savoir malheureuse, même chagrine. Je souhaite que votre vie intime s’équilibre et s’écoule sans heurt.

MARTHE.

Vous êtes si bon ! Je vous reconnais bien là…

BARNAC.

Il faut mettre un terme à cette histoire… Je viens de voir Guérin, et lui ai donné des instructions… J’entrevois le moyen de tout arranger. Je vous en parlerai tout à l’heure, car la signature de votre ami m’est nécessaire…

MARTHE.

Mais je vous assure que j’ignore absolument et n’avais pas à connaître ce dont…

BARNAC, (l’interrompant encore.)

Oh ! simple mesure de propreté vis-à-vis de moi et de vous… Si vous pensiez que je n’ai pas su, d’une pichenette, faire tomber l’arme qu’un adversaire braquait sur la paix de votre vie, j’en serais très mortifié !