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RENÉE.

Oui, vous avez raison ! Il n’est pas mort… Il vit !… Des êtres comme lui on ne peut pas les tuer, entendez-vous, bandits !… Il vivra en moi qui suis sa créature !… en moi qui ai reçu son souffle !… Il vivra en des millions d’âmes ! Il criera par des millions de bouches : En avant, en avant ! Laissez-moi… laissez-moi, tous… (Elle se précipite sur Dartès expirant et essaie de le soulever.) Père, lève-toi… Il le faut, allons-nous-en… Viens que je t’emporte, mon amour, viens, papa, mon seul amour au monde… Ne t’en va pas… Ils ne t’ont pas tué, ce n’est pas possible ! Viens, viens… Ton souffle, ton souffle, jusqu’au bout ! Elle tient la tête inanimée. Tout à coup elle s’aperçoit que l’âme en est partie… Elle pousse un hurlement de détresse. La tête de Dartès retombe sur le canapé.


RIDEAU


8119. — Imprimerie Jouve et Cie, 15, rue Racine, Paris. — 7-1928