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matin l’aurore me trouvera dans la même position, les yeux ouverts…

GIBERT.

Vous ne dormirez pas… vous croyez ?

MADAME DARTÈS.

Non, je regarderai, en face de moi, au mur, un portrait en médaillon d’une petite fille de douze à treize ans, les yeux bleus, la bouche souriante… le col nu… et…

(Elle pleure.)
GIBERT.

Vous êtes profondément à plaindre !

MADAME DARTÈS.

Je sentirai ses yeux de reproche… j’entendrai sa voix me dire : « Qu’est-ce que tu as fait là, maman ? »

GIBERT.

Ma pauvre amie !…

MADAME DARTÈS, (avec un éclair farouche et orgueilleux dans les yeux.)

Ne me plaignez pas ! Je vous l’ai dit… ce serait à refaire, je le referais.

(Elle sort brusquement.)


Scène II


GIBERT, puis WHEIL

GIBERT, (seul au téléphone.)

C’est vous, Thalabert ?… Passez-moi Goffier et priez Wheil de monter… Ah ! au fait, chez les libraires, spécifiez que les volumes que j’envoie