Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 10, 1922.djvu/307

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



Scène X


DARTÈS, RENÉE

DARTÈS, (appuyé à la porte.)

Oh ! pauvre petite ! Qu’est-ce qu’on vient de te faire ?…

RENÉE.

Papa !… que je suis malheureuse !…

DARTÈS, (s’élançant.)

Ah ! Papa ! Le premier mot qui sort de ta bouche ! Merci, merci, mon chéri !… Calme-toi… Je t’adore, mon petit… Je t’adore !… tu m’entends… là… là… calme-toi…

(Il la serre convulsivement dans ses bras.)
RENÉE.

Que je suis malheureuse !… Ma fierté de toi !… quelle déception !…

DARTÈS.

Et voilà… c’est fait !… Maintenant, ce que je te cachais si jalousement… tu le sais… C’est horrible, n’est-ce pas ? On ne peut rien imaginer de plus affreux !…

RENÉE.

Rien… rien au monde…

DARTÈS.

Tu comprends maintenant les transes par lesquelles je passais quand tu allais chez elle ?… J’avais tellement peur que tu reviennes avec cette épouvante dans les yeux !… Tôt ou tard, elle devait en arriver là !… Je le savais bien…