Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 10, 1922.djvu/173

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LE BLESSÉ 122.

Ah ! vous pouvez dire que vous avez trimé, Mademoiselle !

GINETTE.

Bah ! j’ai été comme toutes les femmes !… Votre humble servante !

UN BLESSÉ.

Oui !… autrefois !… Ah ! comme vous avez été bonnes, et douces !… Maintenant, où êtes-vous toutes, nom de Dieu !… Mes marraines m’ont lâché ! Ah ! j’en avais, j’en avais des marraines !

UN AUTRE.

Comme tout le monde, tiens !

UN AUTRE.

Il n’y avait qu’à se baisser pour en avoir à cette époque-là… Et des brunes, et des blondes… et des grasses et des maigres ! Moi, j’en avais quatorze !… Où c’qu’elles sont à c’t’heure ?

UN AUTRE.

Moi, je suis plus malin, j’ai conservé des relations avec aucune. Ça me permet de repenser à toutes avec plaisir. Comme ça je ne me fais pas rembarrer. Je les revois toutes en fumant ma bouffarde. Ça me fait encore du bon temps !

L’AUTRE.

Tout ce que nous disions était d’une importance pour elles à ce moment-là ! On débagoulait des idioties : elles s’esclaffaient. Elles disaient : il est épatant, où as-tu trouvé ça ? Maintenant, c’est comme avant, nous sommes des petzouilles, que je vous dis !…

UN AUTRE.

La mienne me renvoie mes lettres en corrigeant les fautes d’orthographe maintenant… Bah ! faut