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GINETTE, (allant de suite à lui.)

La chose est consommée.

DUARD.

Je viens de l’apprendre, hélas !

CÉCILE, (se débattant et parlant aux Saint-Arroman.)

Vous m’irritez tous à la fin !… Allez-vous-en ! Je vous dis que c’était un lâche !

GINETTE, (de loin, qui parlait à Monsieur Duard, n’y tenant plus, se retourne vers elle les yeux pétillants de rage.)

Ah ! je ne peux entendre ça, je ne peux pas…

(Elle se dirige vers la porte pour s’enfuir et empoigne son manteau bleu qui traînait sur une chaise.)
DUARD.

Où allez-vous ?

GINETTE.

Je pars ! Elle a tout appris, elle me chasse !

DUARD.

Où allez-vous. Mademoiselle ?

GINETTE.

Ça ! Qu’importe !

CÉCILE, (repoussant les autres qui l’entourent et cherchant toujours Ginette du regard.)

Rien, rien ne m’empêchera de le dire… Il est mort comme un…

GINETTE, (de la porte, criant cette fois, tout à coup, devant tout le monde, et de toutes ses forces.)

Ne l’écoutez pas ! Il est mort comme un héros ! Ne l’écoutez pas !

CÉCILE, (le poing tendu vers elle, sans se soucier des autres.)

Faites-la taire, celle-là !