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PRÉFACE


J’ai écrit la Lépreuse à vingt ans. Je suis heureux d’avoir déposé cette humble pierre votive, sculptée avec l’âme d’un primitif au seuil de ma jeunesse.

Je ne m’occupais pas encore de littérature. Les poèmes de la Chambre Blanche jetés au crayon des carnets étaient cependant déjà pour la plupart composés, mais je me consacrais à la peinture et je n’imaginais pas qu’on pût lui faire la moindre infidélité. Sortant à peine du collège, élève de l’Académie Julian et des Beaux-Arts, le premier été de liberté je fus le passer au Huelgoat, en pleine forêt bretonne. J’avais jeté les yeux sur une carte de France pour y dénicher une forêt, si possible, insoupçonnée des touristes. J’hésitais entre la forêt