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des lentes perforeuses… comme des rats, partout sur moi, le grignotage méthodique du peuple gris des perforeuses… Et cela va de vertige en vertige… Les pilons aux tempes, ou charrié par le croc des treuils, je sens mon souffle arraché… les pompes aspirent à ma gorge le dernier souffle… et c’est mon sang qui coule de cylindre en cylindre !… J’alimente la nuit intérieure des machines !… Enlève, enlève tout… Soufflez-moi l’air des forêts sur la bouche !…

(Il retombe, éperdu, hoquetant dans les coussins. — La grand’mère accourt de la salle à manger.)


Scène VIII


Les mêmes, GRAND’MÈRE.

GRAND’MÈRE.

Pourquoi ce bruit ?… Vous vous disputez encore mon dieu ! mon dieu ! Voyons, Maxime, tu es le plus raisonnable… tu devrais cesser le premier.

MAXIME.

Évidemment c’est ce que j’aurais de mieux à faire…