Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 1, 1922.djvu/116

Cette page a été validée par deux contributeurs.

au nom de nos douleurs.

Il est bien cruel d’entendre ces paroles.

ERVOANIK.

Oui, elle m’a donné la mort, je le sais…

mais je ne suis pas, voyez-vous, bien sûr

que si elle touchait un jour du bout des lèvres,

les bords du vase de ma tisane,

je ne sois à l’instant guéri !…

MARIA.

C’est ainsi, pourtant, qu’elle t’a tué !

ERVOANIK.

Le cœur que tu m’avais donné, ma bien-aimée,

à garder, je ne l’ai perdu ni distrait.

Le cœur que tu m’avais donné, ma douce belle,

je l’ai mêlé avec le mien. Quel est tien ? quel est mien ?

MARIA.

Ô sortilège ?

ERVOANIK.

Vous ne pouvez pas comprendre, ma mère.

Mais si, plus tard, vous me faites bâtir

une maison blanche pour moi seul,

qu’on la bâtisse sur la lande du Klandi,

pour que je voie les pèlerins