Page:Bastien - Le rêve de Petit Pierre, paru dans L'oiseau bleu, jan à juil 1923.djvu/6

Cette page a été validée par deux contributeurs.

manière qu’il s’enfonce bien avant, jusqu’au manche.

C’est le petit Pierre Leblanc. Son père, fermier à l’aise et de race, a infusé dans les veines de son fils, l’amour du sol natal.

Dans la maison règne une grande animation. La fermière jeune et alerte, la figure toute enluminée par la chaleur du fourneau, est en train de retirer une fournée de tartes aux framboises dorées, appétissantes. Au fond de la pièce, dans le berceau couvert d’une mousseline blanche qui le protège contre les mouches, dort le petit Jacques, le dernier né. Près de la fenêtre qui découvre toute la plaine, la bonne vieille mère Leblanc plume avec ses doigts vaillants, bien que raidis, deux belles poules grasses à souhait.

— J’ai bien fait de prendre de l’avance hier soir, dit la jeune femme, en