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tite vie, des joies auxquelles il ne pensait plus, il y a le parc Riverside. Là pour dix sous l’entrée, tu vois tout ce que tu veux, des girafes qui ont le cou haut comme des arbres, et puis des éléphants !

Je connais ça, des éléphants, dit vivement petit Pierre, j’en ai un sur une image.

— Oui, mais ce n’est pas des images au Parc Riverside, c’est des gros éléphants vivants. On leur donne du pain de loin, en étendant le bras, la tête rejetée en arrière, parce qu’ils nous emporteraient avec leur trompe. Il y a aussi des ours, des singes, des tigres, toutes sortes de bêtes, puis les chevaux tournants.

Ah ! ça ! dit Freddy en battant des mains, je ne m’en rassasie jamais ! Imagines-toi, une grosse musique comme un orgue. Tout autour, il y a des chevaux, des lions, des chèvres, en bois par exemple, mais gros comme des vrais, et tout couverts de velours. Tu t’assois sur un cheval ou sur un lion, comme tu aimes mieux, et la musique commence à jouer « turlututu boum boum, turlututu », chanta Freddy, et les chevaux prennent le galop ! Tu sautes assez que tu es obligé