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tendre. Mélanie pâlit un peu, grand’mère, chancelante, s’avança vers la porte, et là, le cœur palpitant, elle attendit, les bras anxieux de s’ouvrir, son Toine, son petit, son enfant prodigue !

Blanchette volait, portant haut sa tête fine. Sans ralentir son train, elle hennit, se cabra, et d’un brusque effort s’arrêta juste aux marches du perron.

Antoine, d’un saut, fut dans les bras de sa mère. Longtemps elle le pressa sur son cœur ; et quand il releva la tête, il n’essaya pas de cacher les larmes qui roulaient sur ses joues.

— Je remercie le bon Dieu, dit-elle, qui m’a permis de te revoir avant de mourir.

Mélanie s’approcha ensuite et fit connaissance d’Antoine en lui donnant un franc baiser sur la joue.