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se confondent sous celle de producteur-consommateur. L’effet de ce changement est de ramener toutes les opérations du crédit actuel, prêt, vente à terme, agio, loyer, fermage, etc., à la simple forme de l’échange : comme toutes les opérations de banque, à un simple virement de parties.

Admettons donc que la Banque de France, organe principal de ce système, ait été réorganisée suivant les idées du crédit gratuit, et le taux de ses escomptes réduit à 1 p. 100, taux que nous regarderons provisoirement comme le juste salaire du service particulier de la Banque, et, conséquemment, comme représentant un intérêt égal à zéro ; et voyons les changements qui en résultent pour la comptabilité générale. C’est par l’entremise de la Banque et de ses succursales, remplaçant toutes les variétés du crédit usuraire, que s’effectuent désormais les transactions : c’est donc avec la Banque que B, C, I), etc., travailleurs associés, groupés ou libres, entrent d’abord et directement en compte.


CHAPITRE PREMIER.

1. Compte des opérations de B, travailleur, avec X, Banque nationale.

Doit Caisse, 1er janvier, à X, Banque nationale.

Avance de celle-ci sur tous les produits de mon travail de l’année, à lui rembourser au fur et à mesure de mes ventes, 1, 000 ff. escompte 1 p. 100 déduit, ci. 990 fr.


Ainsi qu’on l’a vu plus haut, B vit exclusivement de son travail : c’est-à-dire que sur la garantie de son produit, il obtient de X, Banque nationale, soit des billets, soit des espèces, avec lesquels il achète chez A, — travailleur comme lui, mais qui, dans les opérations de vente ou échange dont nous parlerons tout à l’heure, remplit le rôle de propriétaire-capitaliste-entrepreneur, — tous les objets nécessaires à son industrie et à sa consommation. Par le fait, B achète tous ces objets au