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XXVIII


LE BARON DE JAUIOZ.


( Dialecte de Cornouaille. )



I.


Comme j’étais à la rivière à laver, j’entendis soupirer l’oiseau de la Mort :

— Bonne petite Tina, vous ne savez pas ? vous êtes vendue au baron de Jauioz.

— Est-ce vrai, ma mère, ce que j’ai appris ? Est-il vrai que je sois vendue au vieux Jauioz ?

— Ma pauvre petite, je n’en sais rien ; demandez à votre père.

— Mon petit père, dites-moi, est-il vrai que je sois vendue à Loys de Jauioz ?

— Ma chère enfant, je n’en sais rien, demandez à votre frère.

— Lannik, mon frère, dites-moi, suis-je vendue à ce seigneur-là ? — Oui ! vous êtes vendue au baron, et vous allez partir à l’instant ;

— Et vous allez partir sans tarder ; le prix de la vente est reçu :

Cinquante écus d’argent blanc, et autant d’or brillant.

— Ma bonne mère, quels habits mettrai-je, s’il vous plaît ?