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Quand le seigneur vit cela, il fit un serment terrible et sanglant :

— Je le jure par la tête de ce sanglier, et par la flèche qui l’a percé ;

Avant que je lave le sang de ma main droite, j’aurai lavé la plaie du pays ! —


III.


Noménoë a fait ce qu’aucun chef ne fit jamais :

Il est allé au bord de la mer avec des sacs pour y ramasser des cailloux,

Des cailloux à offrir en tribut à l’intendant du roi chauve[1].

Noménoë a fait ce qu’aucun chef ne fit jamais :

Il a ferré d’argent poli son cheval, et il l’a ferré à rebours.

Noménoë a fait ce que ne fera jamais plus aucun chef :

Il est allé payer le tribut, en personne, tout prince qu’il est.

— Ouvrez à deux battants les portes de Rennes, que je fasse mon entrée dans la ville.

C’est Noménoë qui est ici avec des chariots pleins d’argent.

  1. L’empereur Charles surnommé le Chauve.