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— Si votre fils est le porteur du tribut, c’est en vain que vous l’attendrez.

Quand on est allé peser l’argent, il manquait trois livres sur cent ;

Et l’intendant a dit : — Ta tête, vassal, fera le poids. —

Et, tirant son épée, il a coupé la tête de votre fils.

Puis il l’a prise par les cheveux, et il l’a jetée dans la balance. —

Le vieux chef de famille, à ces mots, pensa s’évanouir ;

Sur le rocher il tomba rudement, en cachant son visage avec ses cheveux blancs ;

Et, la tête dans la main, il s’écria en gémissant : — Karo, mon fils, mon pauvre cher fils ! —


II.


Le grand chef de famille chemine, suivi de sa parenté ;

Le grand chef de famille approche, il approche de la maison forte de Noménoë.

— Dites-moi, chef des portiers, le maître est-il à la maison ?

— Qu’il y soit ou qu’il n’y soit pas, que Dieu le garde en bonne santé ! —

Comme il disait ces mots, le seigneur rentra au logis ;