— Si votre fils est le porteur du tribut, c’est en vain que vous l’attendrez.
Quand on est allé peser l’argent, il manquait trois livres sur cent ;
Et l’intendant a dit : — Ta tête, vassal, fera le poids. —
Et, tirant son épée, il a coupé la tête de votre fils.
Puis il l’a prise par les cheveux, et il l’a jetée dans la balance. —
Le vieux chef de famille, à ces mots, pensa s’évanouir ;
Sur le rocher il tomba rudement, en cachant son visage avec ses cheveux blancs ;
Et, la tête dans la main, il s’écria en gémissant : — Karo, mon fils, mon pauvre cher fils ! —
Le grand chef de famille chemine, suivi de sa parenté ;
Le grand chef de famille approche, il approche de la maison forte de Noménoë.
— Dites-moi, chef des portiers, le maître est-il à la maison ?
— Qu’il y soit ou qu’il n’y soit pas, que Dieu le garde en bonne santé ! —
Comme il disait ces mots, le seigneur rentra au logis ;