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Et le voilà qui tressaille d’épouvante en jetant les yeux sur le foyer ;

En y voyant le barde Merlin assis, la tête penchée sur sa poitrine.

Voyant Merlin sur le foyer, il ne savait où fuir.

— Taisez-vous, mon enfant, ne vous effrayez pas ; il dort d’un profond sommeil ;

Il a avalé trois pommes rouges que je lui ai cuites sous la cendre ;

Il a mangé mes pommes ; voilà qu’il nous suivra partout. —


VII.


La reine demandait, de son lit, à sa camériste :

— Qu’est-il arrivé dans cette ville ? qu’est-ce que ce bruit que j’entends ?

Quand je suis éveillée si matin ; quand les colonnes de mon lit tremblent ?

Qu’est-il arrivé dans la cour, quand la foule y pousse des cris de joie ?

— C’est que toute la ville est en fête ; c’est que Merlin entre au palais ;

Avec lui une vieille femme, vêtue de blanc, et votre beau-fils à sa suite. —

Le roi l’entendit, et sortit, et courut pour voir.