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tout le monde sait le nom ; enfin, dans une autre sphère et pour un public moins sérieux, M. Ed. Meunechet, dans ses curieuses Matinées littéraires, si suivies du monde élégant, citèrent comme des modèles plusieurs des chants de la Bretagne. C’en était assez pour faire leur fortune ; toutefois les lecteurs qu’ils avaient charmés l’assurèrent. Aux historiens, aux critiques et aux professeurs succédèrent les traducteurs en vers et en prose, les commentateurs, les romanciers et les peintres d’études de mœurs.

Au nombre des premiers, les écrivains d’Allemagne, devant qui l’Europe doit s’incliner toutes les fois qu’il s’agit de poésie populaire, se montrèrent les plus gracieusement empressés à rendre dans leur langue les chants de la Bretagne. Encouragés peut-être par l’illustre accueil que voulut bien faire à ces chants un roi protecteur éclairé des lettres, et auquel la Prusse actuelle doit une éclatante renaissance nationale, M. le baron de Seckendorf et M. le professeur Keller, poètes distingués tous deux, les traduisaient en vers allemands ; peu après, un écrivain connu, en Suède, et une jeune Anglaise à la fois peintre et poëte éminent, miss Stuart Costello, leur accordaient la même faveur. Quelques morceaux la devaient déjà, en France, à M. Brizeux, qui en avait traduit plusieurs, sur texte, avec un rare bonheur, et la durent ultérieurement à M. Turquety, dont le talent, aussi gracieux qu’énergique, reflète le double caractère de la poésie bretonne.

Les commentaires furent pareillement de nature à attirer sur le recueil les regards des hommes instruits. Je voudrais pouvoir dire un mot de l’excellent Essai sur les Fées, de M. Alfred Maury, de l’ouvrage sur le même sujet, de M. Baron du Taya, et du livre intitulé : Poeseos