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I

Les Bretons et les Anglais sont voisins, mais n’en sont pas moins ennemis ; ils ont été mis au monde pour se combattre à tout jamais.

Comme je dormais, l’autre nuit, un son de trompe retentit, retentit dans le bois de la Salle : « Saxons ! Saxons ! maudits Saxons ! »

Le lendemain, en me levant, je vis les Anglais arriver, je vis arriver leurs soldats : harnois dorés et habits rouges.

Quand ils furent rangés sur la grève, j’aperçus les Français allant à leur rencontre, d’Aubigny à leur tête, l’épée nue à la main.

— En avant! cria d’Aubigny ; il ne nous en échappera aucun ! Courage ! allons, mes braves enfants, en avant! suivez-moi ! et ferme !

Les Français répondirent tout d’une voix à son appel : — Suivons d’Aubigny pied à pied ; il est gentilhomme et bon compagnon. —