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IV


Le premier dimanche de Pâques, de cette année, un message est arrivé à Berné.

— Bonne santé à vous tous, en ce bourg ; où est le recteur par ici ? — Il est à dire la grand’messe, voilà qu’il va commencer le prône. —

Comme il montait en chaire, on lui remit une lettre dans son livre :

Il ne pouvait la lire, tant ses yeux se remplissaient de larmes.

— Qu’est-il arrivé de nouveau, que le recteur pleure ainsi ?

— Je pleure, mes enfants, pour une chose qui vous fera pleurer vous-mêmes :

Il est mort, chers pauvres, celui qui vous nourrissait, qui vous vêtissait, qui vous soutenait ;

Il est mort celui qui vous aimait, habitants de Berné, comme je vous aime ;

Il est mort celui qui aimait son pays, et qui l’a aimé jusqu’à mourir pour lui ;