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CHANTS POPULAIRES DE LA BRETAGNE.

Ils ont voulu la déshabiller tout à l’heure pour la mettre au lit ; elle a jeté sa bague, déchiré son bandeau de noces ;

Elle s’est échappée de la maison, les cheveux en désordre. Où elle s’est allée cacher, personne ne le sait. —


V


Toutes les lumières étaient éteintes, tout le monde dormait profondément au manoir ; la pauvre jeune fille veillait, ailleurs, en proie à la fièvre.

— Qui est là ? — Moi, Nola, ton frère de lait.

— C’est toi, bien loi, vraiment ! C’est toi, toi, mon cher frère ! —

Et elle de sortir et de fuir en croupe sur le cheval blanc de son frère, l’entourant de son petit bras, assise derrière lui.

— Que nous allons vite ? mon frère ! Nous avons fait cent lieues, je crois ! Que je suis heureuse auprès de toi ! Je ne le fus jamais autant.

Elle est encore loin la maison de ta mère ? Je voudrais y être arrivée.

— Tiens-moi bien toujours, ma sœur, nous ne tarderons pas à y être. —