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CHANTS POPULAIRES DE LA BRETAGNE.

Rapides-aveugles leurs coursiers hennissants, s’entre-mordant à faire jaillir le sang.
Le roi frank, assis sur son trône, regardait avec sos nobles ;
Regardait et disait : « Tiens, tiens bon, noir corbeau de mer ! plume-moi bien ce merle ! »
Quand le géant l’assaillait furieux, comme la tempête le vaisseau,
Sa lance en ses mains ne branlait pas ; ce fut celle du More qui se brisa.
La lance du More vola en éclats, et il fut démonté violemment.
Et lorsqu’ils furent à pied tous deux, ils fondirent l’un sur l’autre avec rage ;
Et ils se donnèrent de tels coups d’épée, que les murs tremblaient d’épouvante ;
Et que leurs armes jetaient des étincelles comme le fer rouge sur l’enclume.
Tant que le Breton, trouvant le joint, enfonça son épée dans le cœur du géant.
Le More du roi tomba ; et sa tête rebondit sur le sol.
Lez-Rreiz, voyant cela, lui mit le pied sur le ventre ;