Page:Barzaz Breiz, huitième édition.djvu/179

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
85
LEZ-BREIZ.

Et aussi souvent que je vois un chevalier, aussi souvent je pleure, seigneur.
Aussi souvent, malheureuse que je suis ! je pleure en pensant à mon pauvre petit frère !
— Ma belle enfant, dites-moi, n’avez-vous point d’autre frère ? n’avez-vous point de mère ?
— D’autre frère ! je n’en ai point sur la terre ; dans le ciel, je ne dis pas :
Et ma pauvre mère, aussi elle, y est montée ; plus personne que moi et ma nourrice dans la maison ;
Elle s’en alla de chagrin, quand mon frère partit pour devenir chevalier, je le sais ;
Voilà encore son lit de l’autre côté de la porte, et son fauteuil près du foyer.
Et j’ai sur moi sa croix bénite, consolation de mon pauvre cœur en ce monde. —
Le seigneur Lez-Breiz poussa un sourd gémissement; tellement que la jeune fille lui dit :
— Votre mère, l’auriez-vous aussi perdue, que vous pleurez en m’écoutant ?