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CHANTS POPULAIRES DE LA BRETAGNE.

Le chevalier Lez-Breiz fut surpris ou entrant dans la cour du manoir ;
En y voyant pousser les ronces et l’ortie, au seuil de la maison,
Et les murs à demi ruinés et à demi couverts de lierres.
Le seigneur Lez-Breiz voulant entrer, une pauvre vieille femme aveugle lui ouvrit.
— Dites-moi, ma grand’mère, peut-on me donner l’hospitalité pour la nuit?
— On vous donnera assez volontiers l’hospitalité, mais elle ne sera pas, seigneur, des plus brillantes.
Cette maison est allée à perte depuis que l’enfant l’a quittée pour faire à sa tête. —
Elle avait à peine fini de parler, qu’une jeune demoiselle descendit.
Et elle le regarda en dessous, et se mit à pleurer.
— Dites-moi, jeune fille, qu’avez-vous à pleurer ?
— Seigneur chevalier, je vous dirai bien volontiers ce qui me fait pleurer :
J’avais un frère de votre âge, voilà dix ans qu’il est parti pour mener la vie de chevalier ;