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APRÈS L’AMNISTIE[1]

Quelques clameurs plus insignifiantes encore, mais non moins perfides que celles auxquelles j’ai

  1. Le 4 brumaire an IV (26 octobre 1795), la Convention nationale, dans sa dernière séance, vota une proposition d’amnistie et l’abolition de la peine de mort.

    Baudin : J’observe d’abord…

    Ph. Delleville : Avant d’ouvrir une discussion, quelle heure est-il ?

    Une voix à gauche : L’heure de la justice.

    Une autre voix : L’heure de la Constitution.

    Defermont : Je crois que les derniers moments de la Convention ne doivent pas être consacés aux individus, mais à la chose publique ; aux hommes de tel ou tel parti, mais à tous les citoyens qui, dans le cours de la Révolution, ont été attachés aux différentes opinions politiques qui ont régné successivement, et je crois que c’est avec le projet de la Commission des Onze que vous parviendrez à ce but. Je demande qu’il soit discuté avec la plus sérieuse attention.

    . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

    Quirot : Vos comités en vous présentant cette loi ont eu surtout en vue l’amnistie qu’elle renferme et qu’ils regardent comme le seul moyen de terminer la Révolution. Depuis qu’elle dure, il n’est personne qui ne se soit engagé dans les partis, qui, tour à tour, ont été ou froissants ou froissés. Parmi nous, en est-il un seul qui ait échappé aux dénominations de modéré, de brissotin, de fédéraliste, de terroriste ? Ce prétendu fédéralisme n’a-t-il pas été, aux yeux de quelques gens, un crime digne de mort, et le terrorisme n’a-t-il pas etc poursuivi avec le même acharnement ? Il est temps