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LE SYMBOLISME

teroche, Jean Drenneck. Bientôt, la chambre de Maurice Petit fut trop étroite. Le comité d’organisation décida de tenter une deuxième série d’invitations. Malgré l’insuccès du premier essai, on lança quelques centaines de circulaires convoquant passage du Commerce, au café du Commerce. La fortune avait cette fois décidé de sourire aux organisateurs. Dès neuf heures et demie, la salle était si comble que personne n’osait assumer la responsabilité de la présidence. Trézenik s’y résigna cependant. De son propre aveu, « il balbutia assez confusément qu’il n’y avait pour ainsi dire pas de présentations à faire, les Hirsutes n’étant pour ainsi dire que les dignes successeurs des Hydropathes ». Goudeau prit la parole et rappela dans un discours amusant ce qu’avaient été les Hydropathes. Trézenik pria ensuite l’assemblée d’élire un président. Goudeau, acclamé, refusa. Maurice Petit fut alors désigné et la séance commença. Elle fut assez originale pour mériter de défrayer quelque temps la chronique. Maurice Petit exécuta la Valse du Dies irœ et la Berceuse de Tolbeck. Trézenik dit ses sonnets. Armand Masson récita la Ballade du dernier sou et Par devant notaire. Champsaur débita un sonnet, Jules Jouy deux monologues abracadabrants. Le caricaturiste Alfred le Petit répéta son Vicaire bon enfant, Sapeck donna le Gondolier et la Fiche de consolation, Rouin son Sonnet espagnol. Émile Goudeau dit le Bitume, les Deux voitures, le Dernier rêve de Victor Hugo et enfin la Revanche des Bêtes et des Fleurs, son chef-d’œuvre. D’autres encore prirent la parole : Desbouiges, d’Orllanges, Cazalbou, Gull. À la deuxième séance, l’affluence fut si considérable qu’il fallut chercher un autre local. Ce jour-là on constata la présence de Grenet-Dancourt et de Le Mouël. Jules Jouy détailla sa chansonnette, le Petit rentier, et on fit un tel vacarme que le propriétaire mit tout le monde à la porte. On s’enquit d’un autre lieu de réunion. On trouva un vaste sous-sol, Café de l’Avenir, au coin de la place et du quai Saint-Michel. En raison de sa prospé-