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LES CHAPERONS DU SYMBOLISME

son et se prend à leur envier le soupçon de vie par lequel ces âmes très vannées trahissent encore leur faible réalité.

Dans Platonisme, la seconde des pièces, le poète célèbre la chair de la femme ; mais il la considère comme un cantique qui s’enroule autour d’un divin clocher et que les doigts de l’amant ne doivent pas polluer d’une caresse vile. Angelot d’or, la femme doit être adorée angéliquement.

Suivent trois compositions en vers, Pour être conspué, Suavitas, Avant d’entrer, à peu près incompréhensibles, sans doute pour préparer le lecteur à la pénombre confuse où se noie Idylle symbolique, une parodie d’un logogriphe de Stéphane Mallarmé.

La partie la plus amusante du recueil est constituée par les quatre morceaux suivants, groupés sous le titre commun de Symphonie en vert mineur ; Variations sur un thème vert pomme. Dans l’Andante, il n’y a guère à retenir que ce croquis de la nouvelle école :

Le symbole est venu. Très hilares, d’abord,
Ont été les clameurs des brises démodées,
Tristes, aussi, leurs attitudes, tant ridées
Par la volonté rude et l’incessant effort.
Nous avons revisé pourtant : l’azur est rose ;
Depuis qu’il n’est plus bleu, nous voulons qu’il soit vert
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


Du Scherzo, il suffit de citer les deux premiers quatrains pour en apprécier la saveur :

Si l’âcre désir s’en alla
C’est que la porte était ouverte
Ah ! verte ! verte ! combien verte
Était mon âme ce jour-là.

C’était, on eût dit, une absinthe,
Prise, il semblait, en un café.
Par un mage très échauffé
En l’honneur de la Vierge sainte.