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VIII
LE SYMBOLISME

des remèdes ou proposer des exemples. C’est dans ces scrupules qu’il convient de chercher les raisons pour lesquelles il préfère souffrir que les uns jugent l’examen proprement critique du symbolisme, sur certains points, peut-être un peu superficiel, les autres, diverses parties de ce livre privées de tout le développement qu’elles comporteraient nécessairement dans une étude plus critique. L’auteur explique, il ne défend, ni ne blâme. Inquiet des diatribes répandues à profusion contre le symbolisme, étonné qu’une école littéraire n’ait eu d’autre but sérieux que de fomenter le ridicule, et profondément surpris qu’il n’existât sur ces poètes aucun travail d’ensemble permettant de connaître exactement leur rôle, il s’est mis à étudier les milieux symbolistes. Il a consulté les panégyristes et les détracteurs de la jeune école. Il a ensuite essayé de fixer la part d’originalité poétique, prosodique, syntaxique et lexicographique qui revenait à chacun de ces poètes.

Leur esthétique pouvait être exposée selon deux méthodes. Ou bien, l’auteur la déduisait uniquement d’une lecture sérieuse des poèmes ; ou bien, il s’inquiétait de savoir si, sur tel ou tel point, le sujet n’avait pas donné des explications précises et il faisait part au lecteur de ses investigations. La première méthode est sans doute plus rapide, mais elle incline l’historien à chercher dans l’œuvre étudiée de quoi confirmer ses propres hypothèses, plutôt qu’à juger d’après les idées de son sujet. C’est une manière de partialité, sans danger, quand il s’agit de matières antiques où, forcément, l’art de résurrection doit suppléer à l’insuffisance des sources, mais dont les inconvénients sont nombreux quand il n’y a pas pénurie absolue de documents. La