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conscience de croyants

suffisamment leurs vices pour n’en pas avoir honte devant le public.

Honneur de façade, régularité de vie apparente.

Dans cette maison, qui n’avait rien d’un foyer, il y avait de bien beaux meubles dont quelques uns étaient achetés payables au mois. C’était le luxe, étalé aux yeux, tandis que, souvent, c’était la gêne réelle.

Les fenêtres garnies de deux ou trois épaisseurs de rideaux ne laissaient passer presque ni soleil, ni lumière. C’était sombre.

Les planchers étaient couverts de tapis où les pieds enfonçaient jusqu’à la cheville, mais les cœurs desséchés de luxe et d’amusements n’avaient aucune sympathie les uns pour les autres.

Lucette fut un peu dépaysée dans cette atmosphère si différente du logis paternel où la vie était faite surtout d’affection et de prévenances mutuelles.

Les premiers temps de service furent pour Lucette une période d’ennui et de tristesse,