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conscience de croyants

« Non, non, ma femme, a répondu Isaac, il faut tout pardonner. Tu sais Notre-Seigneur a pardonné à ses bourreaux et même à Judas. Pardonnons comme lui, pour aller avec lui. Élève notre enfant sans rancune. Au ciel, on se retrouvera. »

Marie Tibodot a élevé son petit gars. Paraît que c’était une rude femme que Marie. L’ouvrage ne lui faisait pas peur. Un homme non plus. Un jour, un « angliche », venu de Clarence, ayant voulu s’approcher trop proche, elle lui a dit de se reculer, sinon qu’elle le reculerait. L’angliche s’est mis à rire d’elle en disant :

« On connaît ça, des petites veuves pas mariées ».

Alors Marie Tibodot, que tout le monde respectait et appelait madame Boudrault, s’est fâchée. Elle vous a gaffé l’angliche aux cheveux puis elle lui a administré la plus belle raclée de coups de poings et de coups de pieds, qu’un angliche a jamais attrapée.