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pes », je suis ainsi pour une couple de semaines ; il me manque quelque chose. C’est la fièvre du chantier.

En hiver, Joseph Dugré était un homme de chantier. En été, il cultivait sa terre, faisait du défrichement, mais quand, à l’automne, la Saint-Michel passée, les paiements faits, il constatait que la bourse était vide, il embrassait sa femme et ses enfants : « Adieu mes chéris, je reviendrai à Pâques, à moins de maladie ».

Vers le milieu de mars, Joseph Dugré revenait à Saint-Méthode, dans la chaumière, sur les bords de la Ticouapé, il retrouvait son nid, où parfois il y avait un oisillon de plus.

C’est ainsi qu’avec le temps, la chaumière des Dugré, sur le bord de la Ticouapé, devint trop petite pour les dix-sept enfants du couple Dugré. On l’agrandit, et tout en élevant une famille de solides Canadiens, de gentilles Canadiennes, tout en passant au chantier les mois d’hiver, on poussait activement le défrichement pendant les mois d’été.