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conscience de croyants

— Reviens à la maison, peut-être y a-t-il encore moyen de te guérir.

— Je ne l’espère pas, je ne le désire pas non plus.

Alors, pourquoi ce pèlerinage ici ? demande Rosette.

— Ce n’est pas pour moi que je suis venue ; c’est pour toi. C’est pour que tu reviennes à une vie plus saine. As-tu été heureuse ? Es-tu heureuse dans le luxe que te procure le commerce que tu fais ?

— Non, je n’ai jamais trouvé la satisfaction du cœur, toujours j’ai eu le regret de ma vie manquée.

— Alors pourquoi ne laisses-tu pas cette existence de craintes et de regrets ?

— Parce que je suis liée par mon passé ; parce que je ne puis revenir en arrière, parce que j’ai honte de revenir chez nous, parce que la société des gens honnêtes me rejette de son sein ; comprends-tu ?

Placide, qui, jusque-là, était resté silencieux, crut devoir intervenir.