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conscience de croyants

Un soir du mois d’août, pensionnaires et voyageurs réunis au salon s’amusaient à la manière canadienne : musique, chanson, historiettes.

Un ouvrier en construction venait de raconter l’histoire de Michel Morin qui s’était tué en voulant dénicher un nid de pies dans le plus haut pin de la montagne de pierre.

Un autre racontait le testament de Zéphirin Lagrenouille qui, pour se tuer, avait tout essayé sans succès jusqu’au jour néfaste où il s’était noyé dans sa salive.

Puis on demandait à un voyageur de chanter la chanson du prisonnier.

D’une oreille distraite, Dugré écouta la première mesure, puis son intérêt devint plus considérable :


1er  Couplet

S’il était quelque part en ce monde
Quelqu’un qui m’aimerait un peu
Ma misère me serait moins profonde
Car tout seul on est si malheureux (bis)