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conscience de croyants

ville m’a volé celle qui devait être ma femme, vous qui savez que pour la ville on m’a pris ma terre, vous qui savez ce que j’ai souffert, ce que je pense, ce que j’allais faire, vous devez savoir ce que Lucette fait en ville et ce qui lui est arrivé. Dites ! Oh ! Dites moi tout !

Le vieux prêtre fit le récit de la vie de Lucette, ce qu’elle avait fait depuis son départ de chez sa sœur madame Rivest de Saint-Prime. Il dit l’emprise malheureuse du luxe et des toilettes parfois indécentes, l’imprudence de la jeune fille, l’insouciance des époux Leterrier. Sans charger l’infâme athée, imitation de Canadien, il dit ses artifices, même ses violences ; puis il dit le repentir de la malheureuse, sa vie en ville, la protection de sa cousine qui lui avait procuré asile.

Il dit les efforts de la tenancière de maison louche pour y entraîner la malheureuse Lucette.

Tout cela prit du temps et finalement, il en vint à la conclusion.