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conscience de croyants

bourreau. Comment as-tu pu ainsi en venir au point de tuer ton semblable par vengeance et réciter ton Pater disant à Dieu « Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ? »

— Je ne disais ni Pater ni autres prières. Depuis un an, je ne prie plus.

— Voilà le mal. Tu as abandonné Dieu, mais il ne t’a pas abandonné. Voyons, es-tu prêt à pardonner à ta promise ?

— Je ne sais pas. Ce soir, je l’ai revue, elle est à Montréal, peut-être pour être avec lui ; à quoi bon lui pardonner ?

— Tu l’as revue ? Où cela ?

— Place d’Armes. Elle est entrée à l’église Notre-Dame quelques minutes avant que son gibier descende du tram. J’ai cru qu’elle avait un rendez-vous avec lui.

— Pour cela, non. Elle allait sans doute au Salut. Je t’assure qu’elle est digne de pardon.

— Vous qui savez tout, mon nom, mon histoire, mes malheurs, vous qui savez que la