Page:Barrès - Le culte du moi : un homme libre.djvu/17

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ix
préface

rire quand je pense que cette équipe bariolée travailla aux fondations du nationalisme, et non point seulement du nationalisme politique mais d’un large classicisme français. Parfaitement, Fournière, Henri Bérenger, Camille Mauclair étaient avec nous. Il y avait un malentendu. On le vit quand parurent les Déracinés qui, peu avant une crise publique trop retentissante, obligèrent de choisir entre le point de vue intellectuel et le traditionalisme.

En 1897, le désarroi des amis que l’Homme libre m’avait faits fut extrême. Beaucoup de jeunes groupements m’envoyèrent leur P. P. C. J’ai gardé une lettre privée à la fois touchante et singulière, de la Revue blanche. C’était l’époque héroïque. Le fameux M. Herr, bibliothécaire de l’École normale, un Alsacien et un apôtre (c’est vous dire deux fois qu’il ne manque pas de vivacité), se chargea de formuler une excommunication. Ce philosophe qui vaudrait davantage s’il était un peu plus d’Obernai me reprocha d’être de Charmes. Il se glorifie d’être le fils des livres et me méprise d’être le fils de mon petit pays. Je le félicite tout au moins de poser ainsi le problème. Oui,