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SOUS L’ŒIL DES BARBARES

mit tout à coup à rêver de la vie qu’il s’installerait, s’il parvenait à supporter le contact des Barbares ; « Je serais, pour qu’on ne m’écrase pas, bon, aimable, rare et sans y paraître très circonspect.

« Puis j’aurais un bon cuisinier pour lestement me préparer des mets légers et qui, dans une office fraîche, où j’irais près de lui parfois m’instruire en buvant un verre de quinquina, se distrairait le long du jour à feuilleter des traités d’hygiène.

« J’aurais encore quelque voiture, luisante et douce et de lignes nettes, pour visiter commodément certaines curiosités du vieux Paris, où il faut apporter le guide Joanne, gros format.

« Chaque année, de rapides voyages de trente jours me mèneraient à Venise pour ennoblir mon type, à Dresde pour rêver